Documents e-mail d’origine découverts insérés, pliés, à l’intérieur de l’exemplaire de la troisième édition détenu par la British Library, Cendres : l’Histoire oubliée de la Bourgogne (2001) – peut-être dans l’ordre chronologique de révision du tapuscrit d’origine.
Message n° 377
(Anna Longman)
Sujet : Cendres
Date : 16/12/00 06 :
De : Ngrant@
Formatage d’adresse effacé. Autres détails chiffrés par un code personnel inconnu.
Anna –
Il y a tant d’oreilles de sismographes à l’écoute, tant de satellites au-dessus de nos têtes – grâce à la technologie post-guerre froide et à l’instabilité politique du Moyen-Orient – que je doute qu’un moineau puisse tomber sans être répertorié par les autorités appropriées !
À coup sûr, rien de ce qui affecte la Méditerranée ne peut rester inaperçu ; par conséquent, s’il n’y a pas d’archives…
Pardon, attendez, Isobel a besoin de ça.
Trop plongé dans ma traduction pour en dire plus long, il faut que je la termine.
— Pierce
Message n° 378
(Anna Longman)
Sujet : Cendres
Date : 16/12/00 06 : 28
De : Ngrant@
Formatage d’adresse effacé. Autres détails chiffrés par un code personnel inconnu. Message précédent perdu ?
Anna –
Non, vous avez raison. Au bout d’un moment, il faut que je prenne du repos. J’ai les idées qui se figent, tout ce que je peux traduire se transforme en galimatias.
Je reste hanté par l’idée que, lorsque j’en arriverai au deuxième jet, existera une seconde version potentielle de la traduction complètement légitime – une histoire différant par tous ses détails, mais tout aussi valable au point de vue de la transcription du latin.
Ce que je veux dire, je suppose, c’est que je dois ici prendre une décision sur l’interprétation, et que je ne suis pas toujours convaincu d’avoir pris la bonne décision. J’aurais souhaité avoir plus de temps avant la publication.
Je vais vous envoyer le passage suivant du manuscrit dès que je disposerai d’un brouillon acceptable. Il *faut* que j’achève ceci dans sa suite chronologique – il y a des passages entiers à la fin qui supporteraient aisément plusieurs interprétations ! Celle que je vais choisir dépendra de ce qu’il y aura eu avant.
Pour cette raison et pour d’autres, je ne veux montrer la traduction à personne, ici, à part Isobel. Toutefois, j’ai discuté de généralités avec James Howlett. Je ne sais vraiment pas ce qu’il faut penser de lui. Il parle tranquillement de « disjonctions de la réalité » et de « bulles quantiques » – il a sauté sur ma mention du soleil en Bourgogne, mais s’il a une explication, je ne l’ai pas comprise ! Je n’aurais jamais imaginé que pour être historien, j’aurais besoin d’être mathématicien, ou d’avoir des notions élémentaires de mécanique quantique !
Songez-y, Anna : j’en suis venu à comprendre que nous allons être les premiers à publier, mais que ce ne sera que *le début* du travail que d’autres spécialistes devront effectuer sur ce matériau.
— Pierce